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penserlurbainparlimage.comEn 2021, le collectif Penser l’urbain par l’image organise un cycle de rencontres en ligne “Produire, agencer, activer des archives”, pour dialoguer avec des artistes et des artistes/chercheur·es autour de leurs multiples pratiques des archives. Ces rencontres, enregistrées via un logiciel de visiophonie, sont désormais accessibles en ligne sur ce site. Les captations de ces séances, devenues archives elles-mêmes, composent les matériaux d’une réinterprétation créative. Nous les avons remontées en sept courtes vidéos qui performent ces archives numériques et invitent à une immersion au sein d’une nouvelle expérience interprétative.
In 2021, the collective Penser l’urbain par l’image organised a series of online encounters around the theme of “Producing and enacting the archives”, as a means to engage artists and researchers in a conversation about their multiple archival practices. These encounters, recorded using videoconferencing software, are now accessible online on this site. Moreover, the recordings of these sessions have now become archives themselves. As such, we explore them through creative reinterpretation. We edited them and turned them into seven short videos that perform these digital archives and invite people to immerse themselves in a new interpretive experience.
De nouveaux liens, parfois inattendus, sont ainsi produits entre des projets, des approches, des concepts. Des dialogues - et questionnements - inédits sont alors créés à l’image par le montage des propos d’intervenants de séances distinctes. Émergent de cette exploitation créative des enregistrements, sept entrées thématiques qui interrogent des façons de projeter l’archive, au-delà d’une considération propre à certaines pratiques, contextes disciplinaires ou médias. Dans le prolongement des projets présentés en 2021, ces courts dialogues agencés permettent d’élargir la réflexion menée sur les formes et les enjeux d’activation d’archives.
In this way, novel – sometimes unexpected – connections are formed between projects, approaches, concepts. Innovative dialogues – and questions – are thus created by editing the words of the speakers who intervened in the different sessions. This creative treatment of the recordings has produced seven thematic introductions that explore ways of projecting archives that go beyond considerations specific to particular practices, disciplinary contexts or media. Following on from the projects presented in 2021, these short edited dialogues broaden the scope of ideas about the forms and challenges implicated in gestures that activate archives.
Ce cycle de rencontres en ligne questionne l’archive en tant qu'exploration méthodologique, pratique créative et acte socio-politique rendant possibles des contre-regards à partir d’objets, de récits, d'actions et de sites d’observation forts divers. Plusieurs médias sont concernés : photographie, film, cartes et plans, installation, performance, outils numériques, réseaux sociaux, etc. Le cycle met en dialogue des travaux qui s'emparent à leur manière des archives pour en interroger le rôle de manière réflexive et critique. La variété des approches, allant de la recherche historique à la création artistique en dialogue avec la recherche, conduit à reconsidérer l’écosystème hétérogène des archives et sa portée documentaire hégémonique ou alternative.
Les quatre rencontres sont pensées comme des opportunités pour observer des gestes scientifiques et artistiques qui agissent sur les archives : Re(créer), Raconter, Recomposer, Exhiber les archives.
Le terme de gestes renvoie à la dimension physique, quasi manuelle, de manipulation, de collecte, de saisie. Nous associons ainsi les archives à des actions multiples concrètes, symboliques, esthétiques, fictives, qui à la fois cadrent et se laissent déborder au sein de démarches multidisciplinaires à la croisée de l’art et de la recherche en sciences sociales.
Contraintes au distanciel par la crise sanitaire COVID, nous avons tiré parti de l’ouverture internationale que le recours à un tel dispositif permet, invitant à dialoguer des personnes situées dans différents contextes géographiques.
Ces rencontres ont été pensées et organisées comme un dispositif médiatique, cadré et préparé en amont, notamment par un échange préalable avec chaque participant.e au cours desquels nous lui demandions de prévoir une question pour l’autre intervenant. Un liminaire qui visait à imaginer des séances, une mise en scène des échanges, pour in fine mieux nous laisser surprendre.
Le recours au système d’enregistrement proposé par le logiciel de visiophonie, nous a offert la possibilité de transformer ces contraintes de télécommunication en une véritable expérience d’écriture et d’éditorialisation de la recherche à laquelle notre collectif est attachée. C’est ce dispositif médiatique expérimenté en 2021 que nous partageons en publiant les captations des rencontres sur ce site.
This series of online encounters engages with the archive as a methodological exploration, a creative practice and a sociopolitical act that opens up the possibility of counter-views based on a wide variety of objects, narratives and sites of observation. It encompasses multiple media: photography, film, maps and drawings, installation, performance, digital tools, and social media, to name but a few. The series opens up a dialogue between projects that engage with archives in their own way to explore their role reflexively and critically. The variety of approaches, ranging from historical research to an interplay between artistic creation and research, prompts a re-examination of the diverse ecosystem of archives and its documentary range, whether that range is hegemonic or alternative.
The four encounters are conceived as opportunities to observe scientific and artistic gestures that act upon archives: (Re)creating, Narrating, Reconfiguring, Exhibiting archives.
The term gesture here relates to the physical, quasi manual dimension of manipulation, of collection, of capture. Archives are thus associated with multiple actions – concrete, symbolic, aesthetic, fictional – which simultaneously frame and overflow multidisciplinary approaches that stand at the intersection of art and social science research.
Forced by the COVID pandemic to communicate remotely, we took advantage of the international access afforded by the use of these tools to invite people located in different parts of the world to engage in dialogue together.
These encounters were conceived and organised as a media device, framed and prepared in advance, notably through prior discussions with the contributors in which they were asked to prepare a question for their fellow participant. This introductory approach was intended to shape the sessions and stage the discussions, while at the same time remaining open to the unexpected.
The record function provided by the videoconferencing software gave us the possibility of converting the constraints of remote communication into a genuine experiment in the kind of writing and editorialising of research that our group is committed to. It is this 2021 media experiment that we are sharing here by publishing the recordings of the encounters on this website.
La présentation dévoilera trois phases de la pratique de l'art basé sur la recherche du collectif artistique TRES, comme une façon de questionner ensemble les implications méthodologiques des pratiques archivistiques et d'action en ces temps nouveaux et étranges. Nous discuterons de la collecte des archives, en mettant l'accent -après la collecte de matières brutes, sur la traduction des résultats comme moyen de partager et de connecter.
Sur l’invitation du GRAPh (Groupe de Recherche et d’Animation Photographique), le collectif Penser l’urbain par l’image explore les archives des ateliers photographiques menés par cette association d’éducation populaire depuis plus de 30 ans. Mais comment accéder à ce fonds d’images amateurs ? De quelle manière existe-t-il ? Comment le rendre visible? Le mettre en partage ?
The presentation will unravel three phases of the Research-based Art practice of the art collective TRES as a way to question-together the methodological implications of archival and action based practices in these new and strange times. We will discuss gathering the archive, focusing — after the collection of raw material — and translating results as a way to share and connect.
Invited by the GRAPh (Photography-based Outreach and Research Group), the collective Penser l’urbain par l’image explores the archives of the photography workshops ran by this popular education organization for the past 30 years. But how can this collection of amateur photographs be accessed ? How does it exist ? How can it become visible ? How can it be shared ?
Ilana Boltvinik est une artiste visuelle et chercheuse qui travaille à l'Instituto de Artes Plásticas de l'Universidad Veracruzana et est co-fondatrice de TRES (2009), un collectif artistique indépendant. Elle fait également partie de l'équipe pédagogique de SOMA, au Mexique. Ilana se considère comme une fouilleuse à plusieurs niveaux qui aime de longues promenades pour observer et contre-cartographier le sol. D'un intérêt particulier a été l'enquête sur les déchets en tant que résidu physique et conceptuel avec des implications politiques et matérielles. Un aspect fondamental de TRES est l'entrelacement méthodologique avec la biologie, l'anthropologie et l'archéologie, entre autres disciplines. Elle a obtenu son doctorat en sciences sociales et humaines à l'Universidad Autonoma Metropolitana (UAM-C), Mexico City ; ses études de troisième cycle à la Rijksakademie van Beeldende Kunsten, Pays-Bas ; et des études de premier cycle en art à l'École nationale des Beaux-Arts (ENPEG), Mexico City.
Ilana Boltvinik is a visual artist and researcher, who works at the Instituto de Artes Plasticas at the Universidad Veracruzana and is co-founder of TRES (2009), an independent art collective. She is also part of the pedagogic team at SOMA, Mexico. Ilana considers herself a multi-level scavenger that enjoys long walks observing and counter-mapping the floor. Her art-based research practice is concentrated on the implications of urban space and waste. Of particular interest has been the inquiry on garbage as a physical and conceptual residue that entails political and material implications. One fundamental aspect of TRES is the methodological intertwining with biology, anthropology and archaeology among other disciplines. She completed her PhD in Social Sciences and Humanities at the Universidad Autonoma Metropolitana (UAM-C), Mexico City; her postgraduate studies at the Rijksakademie van Beeldende Kunsten, Netherlands; and undergraduate studies in Art at the National School of the Art (ENPEG), Mexico City.
Le collectif Penser l’urbain par
l’image réunit depuis 2012, au sein du Labex Futurs urbains, des anthropologues, architectes,
géographes, sociologues, urbanistes également photographes et/ou vidéastes et des artistes pour
explorer de manière expérimentale les potentialités du film et de la photographie dans la recherche
urbaine.
Ont participé à ce projet : Florine Ballif, Alexa Färber, Lucinda Groueff, Anne
Jarrigeon, Clément Luccioni, Laetitia Overney, Mina Saidi-Sharouz, Hortense Soichet avec la
complicité
d’Aurélie Pétrel.
Modératrices/discussantes : Anahi Alviso-Marino et Cécile Cuny (collectif
Penser
l’urbain par l’image)
The collective Penser l’urbain par
l’image has been bringing together anthropologists, architects, geographers, sociologists,
urban
planners, as well as photographers and/or videographers, and artists since 2012 within the Labex
Future Urban project. They aim to experimentally explore the possibilities of film and photography
in
urban research.
Contributors to this project include Florine Ballif, Alexa Färber, Lucinda
Groueff,
Anne Jarrigeon, Clément Luccioni, Laetitia Overney, Mina Saidi-Sharouz, Hortense Soichet with the
collaboration of Aurélie Pétrel.
Modératrices/discussants : Anahi Alviso-Marino et Cécile Cuny
(collectif Penser l’urbain par l’image)
Penser l’urbain par l’image, Re-prises :
http://penserlurbainparlimage.com
Gathering archives:
Dans cette présentation, nous testerons en direct un protocole consistant en l'un des nombreux systèmes possibles pour organiser des matériaux de recherche et des archives tout en proposant un format hybride de diffusion des connaissances. Nous performerons ce que notre projet de recherche et carte multimédia pourraient créer en tant qu'expérience de recherche dirigée par la pratique, utilisant et produisant des archives numérisées, des notes de terrain filmées, des photographies et des cartes de la ville.
La présentation explorera l'espace des matériaux physiques tels que les œuvres d'art, les archives et les artefacts, ainsi que leur transformation en reproductions, qu'elles soient numériques ou physiques. Avec leur transfiguration et multiplication, un accès plus large à ces matériaux historiques devient possible, et de nouvelles narrations peuvent être écrites. Cependant, ces reproductions nécessitent en même temps un débat approfondi sur les questions d'autorité, de propriété, de possession et de droits qui y sont associés, ainsi qu'une mise en avant de l'éthique, surtout dans le numérique. Nous réfléchirons ensemble aux implications et aux considérations qui émergent dans quelques cas d'archives numériques et de projets de recherche.
In this presentation we will live-test a protocol consisting of one of many possible systems to organize research and archival materials while proposing a hybrid format of knowledge dissemination. We will perform what our research project and multimedia map could create as a practice-led research experience that uses and produces digitized archives, filmed field-work notes, photographs and city maps.
The presentation will explore the space of physical materials : artwork, archives, and artifacts and their transformation into reproductions, be they digital or physical. With their transfiguration and multiplication, wider access to these historical materials is made possible, and new narratives may be written, but at the same time these reproductions necessitate further debate on the issues of authority, ownership, posession and rights associated with them, as well as a foregrounding of ethics, especially in the digital. We will think together about the implications and considerations that emerge in a few cases of digital archives and resarch projects.
Anahi Alviso-Marino est politiste et ses recherches en cours portent sur la vie sociologique des objets créés par des artistes visuels dans des villes de la péninsule Arabique. Son approche méthodologique croise les sciences sociales et les pratiques artistiques. Elle a conduit des recherches de terrain au Yémen, au Koweït, à Oman et aux Émirats arabes unis, se concentrant plus récemment sur les archives et l'étude des œuvres monumentales dans l’espace public, et précédemment, proposant une sociologie politique des arts visuels au Yémen. Actuellement, elle est ingénieure d’études au collectif "Penser l'urbain par l'image", à l'École des Ponts ParisTech/Université Gustave Eiffel. Après avoir obtenu son master à l'Université Columbia à New York et sa licence à l'Université Complutense de Madrid, elle a obtenu un doctorat en science politique à l'Université Paris 1-Sorbonne et à l'Université de Lausanne. Outre la publication de ses travaux, elle a exposé ses matériaux de recherches et archives à Paris (Palais de Tokyo, Villa Vassilieff et Bétonsalon) et en Espagne (Casa Árabe). Son prochain livre se concentre sur l'art et la politique au Yémen, et elle travaille actuellement sur un projet de recherche-création dédié à retracer la trajectoire biographique de monuments de la péninsule Arabique. Anahi et Neïl ont récemment reçu des subventions de la Graham Foundation for Advanced Studies in the Fine Arts (2022) et de l'EUR ArTeC (2020/2021) pour collaborer au sein du projet de recherche-création sur les histoires des monuments de la Péninsule Arabique.
Anahi Alviso-Marino is a political scientist interested in the sociological lives of objects made by visual artists across cities of the Arabian Peninsula. Her methodological approach intersects social sciences and artistic practices. She has conducted fieldwork in Yemen, Kuwait, Oman, and the United Arab Emirates, focusing more recently on archives and the study of public monumental artworks and previously, on proposing a political sociology of visual arts in Yemen. Currently, she is a researcher fellow at the collective “Penser l’urbain par l’image,” Ecole des Ponts ParisTech/University Gustave Eiffel. After she completed her MA from Columbia University in New York and her BA from Complutense University in Madrid, she obtained a PhD in Political Science at the University Paris 1-Sorbonne and the University of Lausanne. Besides publishing her work, she has exhibited her research and archival materials in Paris (Palais de Tokyo, Villa Vassilieff and Bétonsalon) and Spain (Casa Arabe). Her forthcoming book focuses on art and politics in Yemen, and she is presently working on a research-creation project dedicated to mapping monument biographies across the Arabian Peninsula supported by two collaborative grants from the EUR ArTeC (2021) and the Graham Foundation for Advanced Studies in the Fine Arts (2021/2022).
Kristine Khouri est une chercheuse dont le parcours se situe dans l'histoire culturelle arabe et l'histoire de l'art. Ses intérêts ont débuté dans l'histoire de la circulation des arts, des expositions et des infrastructures au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, ainsi que dans les archives, les pratiques liées à celles-ci et la diffusion des connaissances. Ces dernières années, elle s'est concentrée sur une réflexion critique sur les archives numériques et les problématiques qui en découlent, notamment les droits, l'accès et la langue. Elle a travaillé précédemment sur le projet de recherche "Past Disquiet", déterrant les histoires des expositions et des musées en exil, ainsi que la solidarité transnationale dans les arts dans les années 1970. Kristine est actuellement membre du conseil d'administration de la Arab Image Foundation à Beyrouth.
Kristine Khouri is a researcher whose background is in Arab cultural history and art history. Her interests began in the history of arts circulation, exhibition and infrastructure in the Middle East and North Africa as well as archives, practices in and with them, and knowledge dissemination. In the past few years, she has been focused on critical engagement with digital archives, and issues that emerge from them including rights, access, and language. She previously worked on the Past Disquiet research project unearthing the histories of exhibitions and museums in exile, and transnational solidarity in the arts in the 1970s. Kristine is currently a board member of the Arab Image Foundation in Beirut.
Mapping Monuments:
Monument Stories: Cities of the Gulf and the Arabian Peninsula through Monument Biographies
Anahi Alviso-Marino, 2023 : A Monument Once Called ‘Kuwaiti Women, Giving and Sacrifice’, in Monumental Shadows. On museums, memory and the making of history, Art Jameel, Kaph Books.
Anahi Alviso-Marino avec Deema ****al-Ghunaim, 2020 : « Un monument pour les femmes martyres : itinérances urbaines du travail artistique de Khalifa Qattan dans la ville de Koweït », Les Cahiers d’EMAM [En ligne], 33, http://journals.openedition.org/emam/3307
Arab Image Foundation :
https://stories.arabimagefoundation.org/
Past Disquiet :
Kristine Khouri et Rasha Salti, 2018: Past Disquiet : artists, international solidarity, and museums-in-exile, Muzeum Sztuki Nowoczesnej (Varsovie).
Les archives de l'urbanisme ont la particularité d'être dispersées dans des fonds distincts, a fortiori lorsqu'il s'agit des projets métropolitains, notamment ceux du Grand Paris. Le projet présenté est né de cette interrogation. Il s'agissait d'une part de saisir les différents moments de la planification et les réseaux de relations qui se sont noués autour des événements qui les ont jalonnés, des acteurs qui l'ont élaborée, des institutions qui l'ont portée, des politiques publiques qui ont été engagées. Cette démarche de recherche supposait d'autre part d'identifier les fonds constitués et les archives conservées, de comprendre la relation entre ces fonds et de réunir les différentes pièces susceptibles d'éclairer ces questions. Mené au sein du collectif Inventer le Grand Paris, le processus de construction de cet atlas a produit un "corpus des plans" qui peut nourrir de nouvelles recherches sur la question des grands plans d'aménagement : sur leurs opportunités, sur leurs temporalités, sur leur épaisseur. Ce corpus est constitué et assemblé sous la forme d'un "Atlas virtuel des plans du Grand Paris", qui sera prochainement mis en ligne sur la plateforme scientifique web inventerlegrandparis.fr. A travers la présentation que nous en ferons, cette communication reviendra sur la genèse et la construction de cet atlas, et les questions qu’il soulève au regard des archives des villes et des territoires.
Les archives photographiques sont plus que la somme des photographies qu'elles contiennent. Ce sont des organismes ouverts et dynamiques et l'un des contextes sociaux dans lesquels les photographies en tant qu'objets matériels tridimensionnels déploient leur capacité d’action. Les photographies et leurs supports, cachets et inscriptions, mais aussi les catalogues de cartes et les livres d'inventaire, les boîtes à photos et leur agencement spatial sur les étagères, ainsi que les instruments numériques : tous interagissent au sein de l'habitat de l'archive. C'est aussi un lieu où opèrent les archivistes et les chercheurs. Leur rôle fonctionnel au sein du système dans son ensemble n'est pas celui de gardiens neutres de la vérité (visuelle) - car ils façonnent les documents (photographiques) avec des pratiques et des technologies archivistiques, académiques et photographiques. Ils sont plutôt actifs dans les processus de sédimentation de l'archive qui produisent et transforment la connaissance. La Photothek de l'Institut d'histoire de l'art de Florence (Kunsthistorisches Institut in Florenz) étudie les traces des utilisations de l'archive à différentes époques et par différents acteurs - parmi eux, ces dernières années, de plus en plus d'artistes tels qu'Antonio Di Cecco, Armin Linke, Massimo Ricciardo, Elisabeth Tonnard. Cet intérêt pour la dimension dynamique des archives résonne dans le projet "La ville comme archive", dans lequel Hannah Baader et Costanza Caraffa, aux côtés de l'artiste Armin Linke, se concentrent sur les pratiques d'archivage florentines et la création des musées et des archives florentins des XVIIIe, XIXe et XXe siècles. Ensemble, ces collections forment une accumulation ou archive rare et surprenante de choses épistémiques et de connaissances distribuées dans la ville à ses divers niveaux institutionnels. La création d'un accès public aux archives et aux collections d'études, tant pour les chercheurs que pour le grand public, ne se limitait pas aux œuvres d'art ; elle s'étendait à l'histoire, à la littérature et surtout aux sciences naturelles. Ces processus d'institutionnalisation peuvent être liés autant au cosmopolitisme qu'aux intérêts locaux, à la création d'une nation italienne et, ces dernières années, au projet européen. Leur création et leur refonte laissent entrevoir différents moments de réévaluation des cultures matérielles et visuelles, ainsi que des formes changeantes de production de connaissances et des approches différentes des archives et des archéologies du passé, souvent conceptualisées comme des trajectoires vers l'avenir. Florence, par conséquent, pourrait être lue comme une immense archive de connaissances qui va au-delà de l'articulation architectonique de ses pierres et comme un lieu qui nous invite à réfléchir aux nouvelles archéologies de son passé et de son présent.
Urban planning archives are usually spread among different archival collections, and this is particularly true for metropolitan archives, including the Greater Paris ones. The project of the historical Atlas of the plans of Greater Paris arose from this question. On the one hand, the research program linked to the project aimed to distinguish the different moments of planning and the networks of relationships set up around events, actors, institutions and public policies. On the other hand, it was necessary to identify the existing collections and archives held, understanding the relationships between them and gathering the various documents that could shed light on these issues. Elaborated within the research group Inventer le Grand Paris, the design of the atlas consists of a corpus of plans and documents, providing a resource for new questionings on the large-scale metropolitan plans, their opportunities, temporalities and thickness. Shaped and displayed in a dedicated section of the web site inventerlegrandparis.fr, the historical Greater Paris plans Atlas will be available on line in the next weeks. In this presentation we will examine the genesis and the architecture of this Atlas as well as the related questions regarding territorial and city archives.
Photographic archives are more than the sum of the photographs in their holdings. They are open, dynamic organisms and one of the social contexts in which photographs as three-dimensional material objects unfold their agency. Photographs and their mounts, stamps and inscriptions, but also card catalogues and inventory books, photo boxes and their spatial arrangement on the shelves, as well as digital instruments: they all interact within the archive's habitat. This is also a place where archivists and scholars operate. Their functional role within the system as a whole is not that of neutral custodians of (visual) truth – for they shape (photographic) documents with archival, academic and photographic practices and technologies. They are rather active in the sedimentation processes of the archive that produce and transform knowledge. The Photothek of the Kunsthistorisches Institut in Florenz studies the traces of the archive’s uses in different times and by different actors - among them, in recent years, more and more artists such as Antonio Di Cecco, Armin Linke, Massimo Ricciardo, Elisabeth Tonnard. This interest for the dynamic dimension of archives resonates in the project “The City as Archive”, in which Hannah Baader and Costanza Caraffa together with artist Armin Linke focus on Florentine archiving practices and the establishment of Florence's eighteenth-, nineteenth- and twenty-century museums and archives. Together, these collections form a rare and surprising accumulation or archive of epistemic things and of knowledge distributed in and provided by the city at its various institutional levels. The creation of public access to archives and study collections for both scholars and the larger public was not limited to works of art; it extended to history, literature and especially to the natural sciences. These institutionalization processes can be connected as much to cosmopolitism as to local interests, the making of an Italian nation and, in more recent years, to the European project. Their making and remaking hint at different moments of the reappraisal of material and visual cultures, as well as to changing forms of knowledge production and to different approaches to archives and archaeologies of the past, often conceptualized as trajectories into the future. Florence, therefore, might be read as an immense archive of knowledge that is more than the architectonical articulation of its stones and as a site that invites us to reflect upon new archaeologies of its past and present.
Le chantier de l'Atlas historique des plans du Grand Paris s'inscrit dans le cadre des travaux développés au sein du groupe transversal Inventer le Grand Paris du Labex Futurs Urbains. Dédié à l’histoire de l’aménagement du Grand Paris, éclairé par des regards croisés internationaux, ce programme d'ensemble réunit des chercheurs spécialistes de l’histoire de l’architecture, de l’urbanisme et du paysage ainsi que de l’histoire urbaine et sociale. L'Atlas des plans constitue une ressource produite dans le cadre de ce programme pour repérer et assembler les archives des plans métropolitains qui ont jalonné l’histoire du Grand Paris. Depuis 2017, date de la création du site web du programme, il est porté par un groupe de chercheurs d'IGP, Loïc Vadelorge, Cédric Fériel, Alessandro Panzeri et dirigé par Frédéric Pousin, directeur de recherche au CNRS, UMR AUSSser/IPRAUS et Nathalie Roseau, professeure à l'École des Ponts et directrice de recherche au LATTS, assistés actuellement de Yoko Mizuma, ingénieure de recherche au Labex Futurs urbains. Sa mise en œuvre a bénéficié de l'apport de plusieurs stages et contrats de recherche ainsi que de la conception technique de Go on Web. Plateforme de publication des travaux et levier de circulation des recherches, le site éditorial www.inventerlegrandparis.fr héberge cet atlas parmi les différentes ressources partagées sur l’histoire croisée de la métropole, contribuant ainsi à éclairer le débat sur les enjeux contemporains qui traversent les villes et les territoires.
The historical Atlas of the Plans of Greater Paris is part of the work developed by the Inventing Grand Paris transversal group of the Urban Futures Labex. Dedicated to the history of the development of Greater Paris, enlightened by international perspectives, this program brings together researchers specializing in the history of architecture, urbanism and landscape as well as urban and social history. The Atlas of Plans is a resource produced as part of this program to locate and assemble the archives of metropolitan plans that have marked the history of Greater Paris. Since 2017, when the program website was created, it has been carried by a group of researchers from IGP, Loïc Vadelorge, Cédric Fériel, Alessandro Panzeri and directed by Frédéric Pousin, research director at CNRS, UMR AUSSser/IPRAUS and Nathalie Roseau, professor at École des Ponts and research director at LATTS, currently assisted by Yoko Mizuma, research engineer at Labex Futurs urbains. Its implementation has benefited from the contribution of several internships and research contracts as well as the technical design of Go on Web. The editorial site www.inventerlegrandparis.fr hosts this atlas among the various shared resources on the entangled history of the metropolis, thus contributing to enlightening the debate on contemporary issues that cross cities and territories.
Hannah Baader (PhD Freie Universität Berlin) est Permanent Senior Research Fellow au Kunsthistorisches Institut in Florenz, Max-Planck-Institute, et dirige le groupe de recherche "Transregional Art Histories. Spaces, Actors, Ecologies". Elle est également responsable du 4A_Lab à Berlin, un programme de recherche et de bourses de l'Institut Max-Planck à Florence en collaboration avec la Fondation du Patrimoine Culturel Prussien. Avant de rejoindre le Kunsthistorisches Institut à Florence en 2004, elle a été nommée par la Freie Universität Berlin (1995-2001) et la Bibliotheca Hertziana à Rome, Max-Planck-Institute (2002-2003). Sa recherche doctorale a été soutenue par la Fondation Gerda-Henkel. Elle a été chercheuse invitée à l'Institut Max-Planck pour l'histoire des sciences à Berlin (2007), au Getty Research Institute à Los Angeles (2014 et 2016) et a été professeure invitée à l'Université de Heidelberg au sein du Cluster of Excellence Asia and Europe in a Global Context (2017) et à l'Université de Zurich (2017). Ses prochaines publications incluent une monographie sur The Iconology of the Sea in Early Modern Italy and Art and Ecology, édité avec Sugata Ray et Gerhard Wolf (New York: De Gruyter, 2021)
Hannah Baader (PhD Freie Universität Berlin) is Permanent Senior Research Fellow at the Kunsthistorisches Institut in Florenz, Max-Planck-Institute, and leader of the Research Group Transregional Art Histories. Spaces, Actors, Ecologies. She is head of the 4A_Lab in Berlin, a research and fellowship program of the Max-Planck Institute in Florence in cooperation with the Prussian Cultural Heritage Foundation. Before joining the Kunsthistorisches Institute in Florence in 2004, she was appointed by the Freie Universität Berlin (1995-2001) and the Bibliotheca Hertziana in Rome, Max-Planck-Institute (2002-2003). Her doctoral research was supported by the Gerda-Henkel Foundation. She was guest scholar at the Max-Planck-Institute for the History of Science in Berlin (2007), the Getty Research Institute in Los Angeles (2014 and 2016) and Visiting Professor at the University of Heidelberg at the Cluster of Excellence Asia and Europe in a Global Context (2017) and at the University of Zurich (2017). Her forthcoming publications include a monograph on The Iconology of the Sea in Early Modern Italy and Art and Ecology, edited with Sugata Ray and Gerhard Wolf (New York: De Gruyter, 2021).
Costanza Caraffa (PhD Berlin 2003) est responsable de la Photothek au Kunsthistorisches Institut in Florenz, Max Planck Institute depuis 2006. En 2009, elle a lancé la série de conférences ouvertes sur les archives photographiques avec des séries de rencontres à Londres, Florence, New York, Los Angeles et Oxford (prévu : Bâle, Chicago). En 2009, elle a rédigé la Déclaration de Florence - Recommandations pour la préservation des archives photographiques analogiques. Elle a édité ou coédité, entre autres, Photo Archives and the Photographic Memory of Art History (2011), Photo Archives and the Idea of Nation (2015, avec Tiziana Serena), Photo-Objects. On the Materiality of Photographs and Photo Archives in the Humanities and Sciences (2019), Foto-Objekte. Forschen in archäologischen, ethnologischen und kunsthistorischen Archiven (2020) et a co-organisé l'exposition "Unboxing Photographs" (Berlin 2018).
Costanza Caraffa (PhD Berlin 2003) has been Head of the Photothek at the Kunsthistorisches Institut in Florenz, Max Planck Institute since 2006. In 2009 she initiated the Photo Archives open conference series with meetings held in London, Florence, New York, Los Angeles, and Oxford (planned: Basel, Chicago). In 2009 she authored the Florence Declaration – Recommendations for the preservation of analogue photo archives. She edited or co-edited among others Photo Archives and the Photographic Memory of Art History (2011), Photo Archives and the Idea of Nation (2015, with Tiziana Serena), Photo-Objects. On the Materiality of Photographs and Photo Archives in the Humanities and Sciences (2019), Foto-Objekte. Forschen in archäologischen, ethnologischen und kunsthistorischen Archiven (2020) and co-curated the exhibition “Unboxing Photographs” (Berlin 2018).
Armin Linke est un photographe et cinéaste qui combine toute une gamme de technologies contemporaines de traitement de l'image pour brouiller la frontière entre fiction et réalité. Linke explore la formation - la soi-disant Gestaltung - de l'environnement naturel, technologique et urbain dans lequel nous vivons. L'œuvre d'Armin Linke - photographies et films - fonctionne comme des outils pour prendre conscience des différentes stratégies de conception. En travaillant avec sa propre archive, ainsi qu'avec d'autres archives médiatiques, Linke remet en question les conventions de la pratique photographique, la manière dont la photographie est installée et présentée devenant de plus en plus importante. Dans une approche collective avec d'autres artistes, ainsi qu'avec des commissaires, des designers, des architectes, des historiens, des philosophes et des scientifiques, les récits de ses œuvres s'élargissent au niveau de multiples discours. Linke a été chercheur affilié au MIT de Cambridge, aux États-Unis, professeur invité à l'IUAV de Venise et professeur à l'Université des arts et du design de Karlsruhe (HfG). Actuellement, il est professeur invité à l'ISIA Urbino et artiste en résidence au Kunsthistorishes Institut in Florenz – Max-Planck-Institut. Les œuvres de Linke ont été exposées à l'échelle internationale. Son installation Alpi a remporté le prix spécial à la Biennale d'architecture de Venise en 2004 et Image Capital a été récompensée par le Kubus.Sparda Art Prize en 2019.
Armin Linke is a photographer and filmmaker combining a range of contemporary image processing technologies to blur the border between fiction and reality. Linke indagates the formation – so called Gestaltung – of the natural, technological and urban environment in which we are living. Armin Linke ́s oeuvre – photographs and films – function as tools to become aware of the different design strategies. Through working with his own archive, as well as with other media archives, Linke challenges the conventions of photographic practice, whereby the questions of how photography is installed and displayed become increasingly important. In a collective approach with other artists, as well as with curators, designers, architects, historians, philosophers and scientists, the narratives of his works expand on the level of multiple discourses. Linke was research affiliate at the MIT Cambridge, USA, guest professor at the IUAV Venice and professor at the University of Arts and Design Karlsruhe (HfG). Currently he is guest professor at ISIA Urbino and artist in residence at the Kunsthistorishes Institut in Florenz – Max-Planck-Institut. Linke’s works have been exhibited internationally. His installation Alpi won the special prize at the 2004 Venice Biennale of Architecture and Image Capital was awarded the Kubus.Sparda Art Prize in 2019.
Inventer le Grand Paris:
https://www.inventerlegrandparis.fr/
The city as archive:
https://www.khi.fi.it/pdf/KHIMPI_SAB2022_Photothek-Caraffa.pdf
Costanza Caraffa (ed.) ; photography Armin Linke, 2021: On Alinari: archive in transition, Milano, a+mbookstore.
Cette présentation se concentrera sur un projet artistique qui consistait en un jardin cultivé à partir des graines survivant au système digestif, intitulé "In transit (Botany of a journey)" et développé en 2020 pour le Jameel Art Center à Dubaï. Deux mètres cubes de matière fécale humaine ont été collectés à la station d'épuration d'Al Aweer, qui dessert l'aéroport de Dubaï ainsi que la zone résidentielle de la ville, et transportés vers une ferme expérimentale. Des milliers de plantes comestibles, de fruits et de légumes ont germé à partir du fumier humain, et une grande sélection a été emmenée au centre d'art et assemblée sous la forme d'un potager. Je présenterai les mécanismes de l'œuvre ainsi que les concepts qui la sous-tendent, en développant l'idée de nos intestins comme des espaces d'archivage où des données incroyables sur les habitudes alimentaires mondiales sont stockées de manière accidentelle et extrêmement révélatrice.
Une jeune femme emménage dans un appartement parisien et découvre une cave remplie des affaires de l'ancienne propriétaire, une certaine Madeleine, qui est décédée dans sa fin de la quatre-vingtaine, et dont les objets précieux semblent ne susciter aucun intérêt. Dans un acte audacieux de journalisme motivé par la curiosité personnelle et la tendresse humaine, Clara Beaudoux se lance dans le Projet Madeleine, documentant ce qu'elle trouve sur Twitter avec du texte et des photographies, présentant ainsi au monde une figure méconnue du XXe siècle. Le Projet Madeleine : 5 saisons sur Twitter, 8 vidéos, deux livres, une exposition.
This presentation will focus on an art project that consisted in a garden grown from the seeds that survive the digestive system, entitled “In transit (Botany of a journey)” and developed in 2020 for Jameel Art Center in Dubai.Two cubic meters of human fecal matter were collected from Al Aweer sewage treatment plant, which service Dubai ́s airport as well as the city's residential area, and taken to an experimental farm. Thousands of edible plants, fruits and vegetables germinated from the human manure and a large selection were taken to the art centre and assembled in the form of a kitchen garden. I will present the mechanics of the work as well as the concepts behind it, expanding on the idea of our intestines as archival spaces, where incredible data about global food habits gets stored in an accidental and extremely revealing manner.
A young woman moves into a Paris apartment and discovers a storage room filled with the belongings of the previous owner, a certain Madeleine who died in her late nineties, and whose treasured possessions nobody seems to want. In an audacious act of journalism driven by personal curiosity and humane tenderness, Clara Beaudoux embarks on The Madeleine Project, documenting what she finds on Twitter with text and photographs, introducing the world to an unsung 20th century figure. The Madeleine Project : 5 seasons on Twitter, 8 videos, two books, one exhibition.
Asunción Molinos Gordo est une artiste visuelle dont la pratique guidée par la recherche est fortement influencée par des disciplines telles que l'anthropologie, la sociologie et les études culturelles. Elle remet en question les catégories qui définissent "l'innovation" dans les discours dominants d'aujourd'hui, cherchant à générer une compréhension moins centrée sur l'urbanité du progrès. Le principal axe de son travail est la paysannerie contemporaine. Sa conception de la figure du petit ou moyen agriculteur n'est pas simplement celle de producteur alimentaire, mais d'agent culturel, responsable de perpétuer les connaissances traditionnelles et de générer de nouvelles expertises. Elle utilise l'installation, la photographie, la vidéo, le son et d'autres médias pour examiner le domaine rural, animée par le désir profond de comprendre la valeur et la complexité de sa production culturelle, ainsi que les conditions qui la maintiennent invisible et marginalisée. Elle a réalisé des travaux réfléchissant sur l'utilisation de la terre, l'architecture nomade, les grèves d'agriculteurs, la bureaucratie territoriale, la transformation du travail rural, la biotechnologie et le commerce mondial alimentaire. Molinos Gordo a remporté le Prix de la Biennale de Sharjah en 2015 avec son projet WAM (World Agriculture Museum) et a représenté l'Espagne à la XIIIe Biennale de La Havane en 2019. En 2020, elle a été chargée de créer le Artist Garden d'Art Jameel, à Dubaï, où elle a présenté le projet In Transit: Botany of a Journey. Son travail a été exposé dans des lieux tels que Victoria & Albert Museum (Londres, Royaume-Uni), Delfina Foundation (Londres, Royaume-Uni), ARNOLFINI (Bristol, Royaume-Uni), Townhouse Gallery (Le Caire, Égypte), Darat Al Funun (Amman, Jordanie), Tranzit (Prague, République tchèque), ART BASEL Miami Beach (États-Unis), le Festival Cappadox (Uchisar-Turquie), le Musée finlandais de la photographie (Helsinki, Finlande), le Museo Carrillo Gil (Mexique), MAZ Museo de Arte de Zapopan (Guadalajara, Mexique), MUSAC (León, Espagne), le CA2M (Madrid, Espagne), le CAB (Burgos, Espagne), Matadero (Madrid, Espagne) et La Casa Encendida (Madrid, Espagne), entre autres. Elle a obtenu sa licence à l'Universidad Complutense de Madrid, où elle a également suivi son Master en théorie et pratique de l'art contemporain. Elle étudie actuellement l'anthropologie et l'ethnographie à l'UNED (Espagne).
Asunción Molinos Gordo is a visual artist with a research-led practice strongly influenced by disciplines such as anthropology, sociology and cultural studies. She questions the categories that define “innovation” in mainstream discourses today, working to generate a less urban-centric way of understanding progress. The main focus of her work is contemporary peasantry. Her understanding of the figure of the small or medium farmer is not merely as food producer but as cultural agent, responsible for both perpetuating traditional knowledge and for generating new expertise. She employs installation, photography, video, sound and other media to examine the rural realm driven by a strong desire to understand the value and complexity of its cultural production, as well as the burdens that keep it invisible and marginalized. She has produced work reflecting on land usage, nomad architecture, farmers’ strikes, bureaucracy on territory, transformation of rural labor, biotechnology and global food trade. Molinos Gordo won the Sharjah Biennial Prize 2015 with her project WAM (World Agriculture Museum) and represented Spain at the XIII Havana Biennial in 2019. In 2020 she was commissioned to create Art Jameel’s Artist Garden, in Dubai, where she presented the project In Transit: Botany of Journey. Her work has been exhibited at venues including Victoria & Albert Museum (London, UK), Delfina Foundation (London, UK), ARNOLFINI (Bristol, UK), The Townhouse Gallery (Cairo, EG), Darat Al Funun (Amman, JO), Tranzit (Prague, CZ), ART BASEL Miami Beach (US), Cappadox Festival (Uchisar-Turkey), The Finnish Museum of Photography (Helsinki, FI), Museo Carrillo Gil (Mexico), MAZ Museo de Arte de Zapopan (Guadalajara, MX), MUSAC (León, ES), CA2M (Madrid, ES), CAB (Burgos, ES), Matadero (Madrid, ES) and La Casa Encendida (Madrid, ES), among others. She obtained her B.F.A. from the Universidad Complutense de Madrid, where she also pursued her Master in Contemporary Art Theory and Practice. She is currently studying Anthropology and Ethnography at UNED (Spain).
Clara Beaudoux est une réalisatrice documentaire transmédia. Elle a lancé en 2015 le "Projet Madeleine", un projet documentaire transmédia (5 saisons sur Twitter, vidéos, deux livres, une exposition). Elle a réalisé des web documentaires, des courts métrages et des vidéoclips et a travaillé en tant que journaliste à Radio France. Elle vit et travaille à Bruxelles depuis début 2020.
Clara Beaudoux is a transmedia documentary maker. She launched in 2015 the "Madeleine project", a transmedia documentary project (5 seasons on Twitter, videos, two books, an exhibition). She made web documentaries, short movies and videoclips and worked as a journalist at Radio France. She has been living and working in Brussels since early 2020.
Accidental archives:
https://www.asuncionmolinos.com/
https://www.asuncionmolinos.com/projects/in-transit-botany-of-a-journey
Asuncion Molinos Gordo, 2021: In Transit: Botany of a Journey, Art Jameel, Dubai.
Madeleine Project:
http://www.clarabeaudoux.net/
https://madeleineproject.fr/
https://vimeo.com/171422077
Si les enregistrements des rencontres en ligne re-donnent accès au cycle de rencontres « Produire, agencer, activer des archives » de manière linéaire et chronologique, nous avons souhaité en proposer une autre interprétation éditoriale dans une perspective plus expérimentale. A partir d’une revisite de plusieurs heures d’enregistrement des rencontres, d’un travail de montage, et d’édition, nous avons créé sept courtes vidéos qui activent et agencent autrement ces archives numériques.
Ces vidéos sont organisées autour d’un binôme de notions :
Ces binômes interrogent des propositions conceptuelles identifiables dans les rencontres initiales, de manière plus ou moins implicite : la transmission des archives, leur statut, leur partage, leur classification, leur exposition, leur médiatisation, leur valorisation et les formes de responsabilité associées à ces pratiques. Par ces montages, nous portons attention aux effets (attendus ou non) des rencontres, en nous focalisant sur les intersections de gestes, d’objets, de thématiques et de problématisations exposées par les artistes et chercheur·es invité·es. Cette démarche nous permet d’interroger la production, l’activation d’archives et la multiplicité de lectures de ces productions audiovisuelles.
Le montage est dans ce projet un processus d’exploration à part entière. Le traitement des enregistrements, produits par le logiciel de visiophonie, des séances du cycle «Produire, agencer, activer des archives » suggère d’autres possibilités de rencontres et de manières de revisiter les mots, les images, les questions, les actions opérées sur les archives. Ce travail de coupe, d’assemblage, de composition, présente autant de choix discutables et discutés. Nos sélections constituent sept films courts non explicatifs où la parole des invité·es est activée autrement. Les fragments d’interventions évitent l’illustration et la démonstration linéaire de projets ou d’approches. Chacun des films réunit plusieurs paroles et fait voir la diversité des projets présentés par les invité·es du cycle. Ces films courts viennent requalifier les manières de travailler / d’explorer / de produire des archives et suggèrent par le montage leur ambiguïté ou leur friction. Ce processus d’exploration s’organise autour d’un corpus de concepts présentés en binômes : Unearth / Revive, Corpus / Archive, Responsibility / Empathy, Processing / Disseminating, Stories / History, Inventing / Inventorying, Shifting / Disentangling. Nous cherchons ainsi à la fois à identifier et à nommer des gestes, à trouver une tension entre eux. Avec ces binômes, nous proposons une classification flexible, malléable qui puisse aussi montrer ses limites et ses ambivalences, comme nous l’avons déjà essayer dans le projet Re-prises.
Le montage nous permet également d’être attentives aux moments où se produisent des rencontres peut-être plus inattendues et qui font dialoguer des concepts, mais aussi des projets, des invité.e.s, et des approches qui n’ont pu être discuté dans l’espace-temps virtuel du cycle car organisé en quatre temps. Ce site prolonge ainsi cette proposition de rencontre virtuelle de manière non-linéaire. Les films courts peuvent être vus selon un ordre prévu ou divergent, de façon interrompue ou linéaire. Cette expérience d’exploration, d’activation du regard de l’internaute, permet d’entrecroiser les propos, les expériences, les faire résonner autrement, afin de créer des effets de sens renouvelés et de questionner notre rôle d’observateur explorateur.
While the recordings of these online events provide a linear and chronological entry to the series of encounters “Producing and enacting the archives”, we also wanted to undertake another, more experimental editorial interpretation. We went back over several hours of recordings of the encounters and edited them to create seven short videos in which these digital archives are activated and arranged in a different way.
The videos are organised around pairs of concepts:
These pairings explore conceptual propositions that can be identified in the initial encounters with varying degrees of explicitness: the transmission of archives, their status, their sharing, their classification, their display, their mediatisation, their valorisation, and the forms of responsibility associated with these practices. Through the act of editing, we draw attention to the effects (expected or unexpected) of the encounters, by focusing on the intersections between gestures, objects, themes and problems expressed by the guest artists andresearchers. Through this approach we are able to explore how the archives are produced and enacted and the multiple ways of interpreting these audiovisual productions.
In this project, editing itself becomes a process of exploration. Through the act of processing and editing, the recordings of the sessions made by the videoconferencing software in the series of encounters “Producing and enacting the archives” come to suggest other possibilities for encounter and other ways of revisiting the words, the images, the questions, and the actions addressed in relation to the archives. This process of cutting, of assemblage, of composition, presents a multiplicity of choices that can be and were discussed. Out of our choices emerge seven non-explanatory short films, in which the guests’ words are activated in a different way. The fragments of speech eschew linear illustration and demonstration of projects or approaches. Each of the films contains several acts of expression by different guest participants, and shows the diversity of the projects presented by them. The effect of these films is to reshuffle the ways in which archives are handled/explored/produced and through their composition to express their ambiguity or their friction. This process of exploration is organised around a set of conceptual pairings: Unearth / Revive, Corpus / Archive, Responsibility / Empathy, Processing / Disseminating, Stories / History, Inventing / Inventorying, Shifting / Disentangling. What we are trying to do is both to identify and name gestures, to find a tension between them. With these pairings, we provide a flexible, malleable classification that also makes no secret of its limitations and its ambivalences, as we have already tried in the project Re-prises
At the same time, editing is a way for us to be aware of moments when perhaps more unexpected encounters occur, encounters that generate dialogue between concepts, but also between projects, between guests, and between approaches that could not be discussed in the virtual space-time of the series because it was a four-step process. This website embodies an attempt to expand the virtual encounter beyond the bounds of linearity. The short films can be watched in a particular order or out of order, intermittently or continuously. This experiment in the investigation and activation of the web surfer’s attention seeks to interweave words and experiences, to give them a different resonance, in order to create new meaning effects and to reflect on our role as exploring observers.
Anahi Alviso Marino, Lucinda Groueff, Anne Jarrigeon, Lætitia Overney avec la participation de Alexa Färber
Montage vidéoAnahi Alviso Marino, Ermanno Corrado, Lucinda Groueff, Anne Jarrigeon, Lætitia Overney
Réalisation du site & graphismeJulien Debyser
TraductionJohn Crisp
Les contenus et le site ont été réalisés avec le soutien du Labex Futurs Urbains, du Laboratoire Ville Mobilité Transport, de l'Université Paris-Est
Anahi Alviso Marino, Alexa Färber, Lucinda Groueff, Anne Jarrigeon, Lætitia Overney
Video editingAnahi Alviso Marino, Ermanno Corrado, Lucinda Groueff, Anne Jarrigeon, Lætitia Overney
Website production & graphic designJulien Debyser
TranslationJohn Crisp
The content and the site were produced with the support of Labex Futurs Urbains, Laboratoire Ville Mobilité Transport and Université Paris-Est
